Tribune libre  
       
  Les activités sociales entreprises récemment par l’Association des Marocains en France (AMF) : La question de la femme
Par M.CHAOUCH Mustapha enseignant d’économie et de gestion
 
 

 L’Association des Marocains en France (AMF) est créée en Janvier 1961[1]. Actuellement elle regroupe plusieurs associations adhérentes partout en France. Parmi les adhérents, on trouve aujourd’hui, non seulement des marocains, des algériens ou tunisiens, mais aussi des français qui ne sont pas d’origine marocaine. Depuis vingt ans, elle a beaucoup évolué tout en restant fidèle à ses objectifs. Au départ son rôle se limitait à accompagner la population immigrée dans leurs difficultés quotidiennes, linguistiques et administratives. Elle n’a pas cessé, depuis, de se transformer en réponse à l’évolution de la société française, deux aspects expliquent cette transformation entreprise par l’AMF ; le premier aspect mesure son implication dans des dimensions autres que celles citées plus haut. Elles s’inscrivent dans une politique sociale régit par une multitude de réformes déficitaires quand il s’agit, d’une part de traiter de la question de l’immigration et par l’apparition de certains fléaux dans la société française comme la montée du racisme et de l’antisémitisme d’autre part. Le second aspect s’inscrit dans le même registre que le premier est très perceptible et est d’emblé le statut des immigrés qui a pris un aspect très lié à la notion de citoyenneté en mettant le problème d’identité sur la scène politique notamment avec la politique du regroupement familial concentré dès les années soixante dix. Par conséquent elle a intégré dans son programme d’autres perspectives pour  répondre avec satisfaction aux besoins de cette population devenue partie prenante de la société civile française et parce que les besoins de l’immigré ont changé, ce qui a poussé L’AMF à militer aussi pour les droits politiques des résidents étrangers. La question de la femme est devenue très importante et l’idée de la citoyenneté est primordiale. L’articulation de ces deux notions est aujourd’hui au centre du débat au sein de l’AMF. Comment l’AMF va donc s’adapter en même temps au processus d’intégration (d’une première génération) et aux difficultés qui leur sont imposées par le regroupement familial dans une société laïque où la religion relève d’un choix individuel et non collectif ?

Pour répondre à cette question avec positivisme il serait logique de ne pas ignorer les périodes d’adaptation traversées par les femmes maghrébines et en particulier les marocaines dans le pays d’origine et celui hôte. Leur rôle va se renforcer avec l’arrivée de la deuxième génération. Cette période sera donc la plus critique puisque la présence de la femme devient centrale. Paradoxalement, la femme maghrébine, en plus de ses difficultés quotidiennes notamment celles touchant  la langue, l’attachement à la culture d’origine et l’application du code de la famille, modifié au Maroc récemment et qui n’a touché que la forme sans changer le fond de l’émancipation de la femme, doit préparer cette génération à affronter d’une part la société civile et un système éducatif, nouveau pour elle, d’autre part. la femme maghrébine ne va pas cesser de rencontrer d’autres contraintes sur un plan interne et externe à commencer par les difficultés conjugales et les problèmes que leur réserve, plus tard, leurs enfants dont la plus part, profitant d’un système éducatif et judiciaire « non contraignant »[2], vont échapper au contrôle parentale sur un plan interne. Sur un autre externe on va assister aux difficultés liées à l’épanouissement dans la société en absence d’un soutien étatique, aux difficultés d’intégration, aux problèmes liés aux démarches administratives qui persistent toujours et surtout la montée du racisme sans omettre  les aléas de la vie sociale que connaît chaque femme. A chaque fois qu’un de ces fléaux apparaissait, l’AMF était présente pour contribuer et défendre en matière de citoyenneté avec force et objectivisme, dans le cadre des principes de la république, les intérêts de cette population[3]. Le bilan de cette période reste

malheureusement modéré avec ses inconvénients et ses avantages surtout lorsqu’il s’agit de traiter de la question de la femme[4]. C’est pour améliorer cette situation, en insistant sur les droits dont peut jouir la femme, même s’il reste beaucoup de choses à faire pour lutter contre toutes formes de discriminations à l’égard de celles-ci, que  L’AMF, en plus d’une assistance juridique et sociale, à intégrer à son actif, dans le cadre du respect des droits humains, une permanence juridique d’assistance et d’orientation aux femmes[5] en réponse, avec dignité, à cette série de pénuries et à une demande qui n’a pas cessée d’augmenter ces dernières années[6] et dont les principales directions, au début, ont tourné autour de l’écoute, de l’accueil, de l’orientation et de l’accompagnement.

La personne chargée de ce poste va même, en collaboration avec la mairie du 11éme et le directeur du centre social de l’arrondissement, assurer des permanences hebdomadaires pour le même but[7]. En créant cette section, l’AMF a aidé cette population à surmonter certains problèmes malgré le manque de moyens pour la réalisation de certains objectifs et la difficulté à résoudre certains cas du fait de leur complexité. Cette section a pris une ampleur considérable principalement quand elle a élargit son champ d’application à d’autres nationalités, en voici quelques exemples :

 Des cas qui dévoilent des litiges avec les administrations des pays d’origine, notamment ceux du Maghreb. Pour se limiter à un aperçu globale, cela va de la répudiation sans la présence de la femme au moment où le jugement a été prononcé, ou celle répudiée à la demande de son beau frère bénéficiant d’une procuration établie par son frère (qui est son mari à elle) et dont le juge lui reconnaît la capacité de répudiation, ou encore pire celle qui a subi le mariage forcé avec un parent à elle résidant en France marié avec une première épouse et avec qui a eu des enfants, une fois en France elle se faisait harcelée, maltraitée, battue suite à quoi elle a obtenue son divorce en assumant tous les dégâts psychologiques et sociaux que cela implique et la liste est longue[8]. Certains cas sont résolus, d’autres sont encours comme le cas d’une jeune fille maghrébine mariée en France, qui s’est trouvée maltraitée par sa belle-famille à son arrivée ici. Elle s’est enfui de chez cette famille et s’est retrouvée sans papiers, et a demandé le divorce. L’affaire est encore en cours. Pour les cas les plus complexes, les personnes concernées se verront s’orienter, par l’AMF, vers des structures plus spécialisées en questions juridiques et administratives.

L’AMF est toujours invitée à se joindre aux différentes réunions organisées par d’autres associations en terme de collaboration. L’AMF a participé aux débats sur la réforme de la loi sur l’immigration et ses conséquences pour les femmes étrangères, elle a fait partie de la délégation d’associations qui a organisé l’accueil de la marche des femmes pour l’égalité à Epinay en Mars dernier. Elle a aussi intervenu dans le cadre d’un débat national lancé par le magasine « La médina » sur l’égalité hommes-femmes. Et pour finir, la muncipalité de Bobigny nous invite à nous joindre à elle pour poursuivre un partenariat sur ces questions, notamment dans le cadre d’un cycle de conférences. Ainsi l’AMF est inscrite sur ces questions au sein d’un réseau  très large d’associations spécialisées essentiellement sur la question des femmes.

Au travers ces expériences et de ce qui a été publié par un des présidents de l’AMF dans ce qui constitue son moyen de s’exprimer « Jossour n° 29 »[9], cette structure se voit doter, depuis

sa création en 1961, d’une légitimité acquise par son implication dans ce qui s’échappe parfois au contrôle de l’état et récupéré par la société civile dans plusieurs domaines relevant du débat publique. Mais l’AMF ne doit pas se réjouir de cette légitimité, mais celle-ci, à ce moment opportun, doit simplement être un stimulant sociale basé sur l’altruisme[10].

 

1 Association Loi 1901

2 Un système qui n’est pas, en générale, compatible avec ceux appliqués dans les pays d’origine

3 Vous trouverez ci-joint notre communiqué sur le voile en réponse à l’application de la loi sur la laïcité

4 Malgré, au Maroc, la mise en place de la réforme de la Modawana qui laisse encore au juge une grande marge de manœuvre dans l’application des textes.

5 Ainsi a été intitulé ce poste.

6 Le poste d’animatrice engagé par l’AMF (la fédération) et traitant la question de la femme est établit pour assurer les tâches suivantes :

·         organiser des colloques autour des changements établis par la réforme concernant la Moudawana ;

·         l’organisation des rencontres culturelles, sociales et des ateliers d’échange avec les femmes migrantes ;

·         la préparation des rapports de suivi des activités réalisées dans le cadre de l’atelier femme ;

·         prendre contacts aux lycées avec les jeunes filles ;

·         l’asile des femmes ;

·         réaliser un travail de mémoire avec les femmes âgées ;

·         la coordination avec les différents acteurs et partenaires en rapport avec les objectifs de l’atelier.

7 Une association (deux rives) membre de la Fédération AMF participe à cette action et dont le président Benoît GUERARD veille au suivi et à l’évolution de cette permanence qui se tient au centre sociale du onzième arrondissement

8 Cela ne justifie en rien l’application du nouveau code de la famille au  Maroc (Modawana).

 

9 Brochure de l’AMF.

[10] Un bon accueil aux futures générations.

 

 

 

 

 

 

1 Association Loi 1901

2 Un système qui n’est pas, en générale, compatible avec ceux appliqués dans les pays d’origine

3 Vous trouverez ci-joint notre communiqué sur le voile en réponse à l’application de la loi sur la laïcité

4 Malgré, au Maroc, la mise en place de la réforme de la Modawana qui laisse encore au juge une grande marge de manœuvre dans l’application des textes.

5 Ainsi a été intitulé ce poste.

6 Le poste d’animatrice engagé par l’AMF (la fédération) et traitant la question de la femme est établit pour assurer les tâches suivantes :

·         organiser des colloques autour des changements établis par la réforme concernant la Moudawana ;

·         l’organisation des rencontres culturelles, sociales et des ateliers d’échange avec les femmes migrantes ;

·         la préparation des rapports de suivi des activités réalisées dans le cadre de l’atelier femme ;

·         prendre contacts aux lycées avec les jeunes filles ;

·         l’asile des femmes ;

·         réaliser un travail de mémoire avec les femmes âgées ;

·         la coordination avec les différents acteurs et partenaires en rapport avec les objectifs de l’atelier.

7 Une association (deux rives) membre de la Fédération AMF participe à cette action et dont le président Benoît GUERARD veille au suivi et à l’évolution de cette permanence qui se tient au centre sociale du onzième arrondissement

8 Cela ne justifie en rien l’application du nouveau code de la famille au  Maroc (Modawana).

 

9 Brochure de l’AMF.

[1] Un bon accueil aux futures générations.

 

 
     
     
 

Le devenir des relations Europe-Maghreb face à une futur intégration des Pays de l’Est
 Par M.CHAOUCH Mustapha enseignant d’économie et de gestion

 
 

 
« Ceci constitue le développement d’un article qui a été publié dans le journal JOUSSOUR courant février 03. »

Mon travail portera sur deux points : le premier a pour objet la justification du choix de la problématique et des hypothèses, le second concerne les résultats sur deux périodes caractéristiques de l’évolution des relations euro-maghrébines.

I- Justification de la problématique et des hypothèses.

 L’objectif de cet article portera sur une tentative de mettre en évidence et donc de caractériser les rapports de coopération entre l’Europe et les pays du Maghreb en les inscrivant dans la perspective esquissée à Barcelone, celle à terme de la constitution d’une zone de libre échange. Pourquoi avoir choisi cette problématique alors que les travaux ayant traité des rapports Europe – Maghreb sont nombreux et variés ?

Pour des raisons liées, non à la qualité de ces travaux, mais, d’un côté, à une insatisfaction relative à l’égard de la nature attribuée à ces rapports de coopération, de l’autre, à la difficulté de se faire une idée globale de ces rapports autorisant à parler d’un modèle de coopération.

 En effet, pour ce qui est du premier aspect, on a souvent omis ou passé sous silence la nature profondément asymétrique de ces rapports.  Or, il me semble que cette asymétrie est à la racine des échecs successifs pendant les différentes phases de la coopération (C’est ce qui explique la première hypothèse). Concernant le second aspect, il me semble qu’on n’a pas évalué une transformation à peine perceptible mais dont les conséquences sont importantes, d’une coopération publique entre des entités publiques (Etats et/ou Unions) à une coopération/intégration par le marché. Loin de contribuer à corriger les dimensions asymétriques dont j’ai parlé, cette évolution risque de les approfondir encore plus notamment à cause de l’adhésion des pays de l’Est (c’est ce qui fonde notre deuxième hypothèse). Bref, que la coopération/intégration soit le fait du public ou le fait du marché, elle échoue dans la réalisation de ses objectifs.

Je voudrais revenir brièvement sur ces deux aspects en les inscrivant dans une perspective historique :

II- Deux phases, deux échecs : de la coopération publique à l’intégration

    par le  Marché

 -Des années 1960 jusqu’à la fin des années 80, on peut dire que les relations de

coopération publiques portent sur trois composantes essentielles :

-Le développement des échanges commerciaux en particulier agricoles ;

-Le renforcement des aides financières

-La gestion de la question de l’immigration de la main d’œuvre en provenance

du Maghreb.   

On peut donc considérer qu’il s’agit d’une coopération qui considère que le développement, aidé certes financièrement, passe par le développement des échanges extérieurs et par le développement des opportunités de travail offertes aux populations subissant l’exode rural.

Si l’on fait abstraction de l’aide financière souvent bilatérale traduisant l’influence de chacun des pays de l’union dans sa zone traditionnelle (France pour le Maghreb) et des mouvements migratoires qui n’on jamais fait l’objet de politiques communautaires clairement définies, seuls les échanges commerciaux, à travers les accords d’association paya par pays, ont été le sujet de la politique de coopération. On peut faire remarquer néanmoins que même pour les échanges commerciaux, seuls les produits agricoles ont suscité l’intérêt par rapport aux produits industriels. Ceux-ci, n’ont été le fait d’un accès relativement large au marché commun qu’à la fin des années 1980. Il s’agit par conséquent d’un « modèle de coopération » en cohérence avec la spécialisation internationale dominante à l’époque et allant à l’encontre des stratégies d’industrialisation par substitution d’importation  initiées par le Maroc et la Tunisie à la fin des années 1960.

Il s’agit par conséquent d’un pari sur le développement des échanges extérieurs pour dynamiser la croissance et améliorer le niveau de développement. Une ouverture plus grande aux échanges est censée permettre aux pays de bénéficier des effets de spécialisation, du transfert des techniques et d’un élargissement des marchés permettant des économies d’échelle. Trente ans plus tard le constat est amer : Non seulement le développement des échanges n’a pas permis de modifier fondamentalement la configuration de la spécialisation ( la croissance de l’économie marocaine est toujours tributaire de l’agriculture  alors que celle de l’Algérie dépend étroitement des marchés mondiaux des hydrocarbures, seule la Tunisie tire quelque peu son épingle du jeu), mais il n’a eu que des effets limités sur l’amélioration des conditions de vie (L’Indicateur de développement humain (IDH) place le Maroc à la 112ème place (proche de la Namibie), l’Algérie à la 100ème et la Tunisie à la 89ème, la pauvreté n’a cessé de s’étendre, les conditions de santé se sont aggravées…etc.).  Pire, même les avantages dont bénéficiaient les produits agricoles vont disparaître avec l’adhésion des pays du Sud en Europe.

Bien entendu, il ne saurait être question d’imputer cette situation aux seules relations de coopération entre le Maghreb et l’Europe (la stabilité politique, les politiques économiques, la crise de l’endettement, les inégalités de répartition …etc.), mais, on est forcé de constater leur échec dans leur domaine propre à cause de l’asymétrie qui les a caractérisés durant cette période : spécialisation traditionnelle bouleversée par l’adhésion de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce, Accords d’association entre une entité en construction et des pays isolés).

- Ce n’est qu’à l’occasion de  l’approfondissement de la crise à la fin des années 1980 et au début des années 1990 (politiques d’ajustement structurel) et la déstabilisation politique de la région, ainsi que du développement de l’immigration clandestine que les rapports de coopération Maghreb – Europe vont connaître un tournant. Ce tournant est dans la droite ligne des tendances néo-libérales dominantes à l’époque. Désormais, les relations de coopération doivent être inscrites dans un cadre plus large, celui de la constitution à terme d’une zone de libre-échange. Il s’agit bien d’un tournant dans la mesure où c’est au marché qu’on confie désormais à travers une plus grande ouverture des économies maghrébines aux échanges notamment industriels qu’on confie le soin d’améliorer la croissance et le niveau de développement. Certes, la coopération publique continue mais elle ne concerne que des domaines marginaux comme la lutte contre la culture de la drogue (Maroc) ou pour favoriser les projets de création d’entreprises (MEDA).

On va assister pendant cette période à un essor relatif des échanges industriels notamment dans le domaine du textile – habillement ou de la construction mécanique. Il faut noter cependant que cet essor s’explique essentiellement par les mouvements massifs de délocalisation. Il s’agit pour reprendre les analyses de W.Andreff  d’un essor étroitement lié aux processus de « trafic de perfectionnement passif ». Ces processus avaient pour objectifs de bénéficier, pour les productions exigeant beaucoup de main d’œuvre, des avantages concurrentiels en termes de bas coûts salariaux. Or, le TPP se caractérise par deux aspects importants :

 1°) Il ne permet pas de bénéficier de transferts substantiels de connaissances ou de technologie. La main-d’œuvre est souvent féminine et peu qualifiée. Exploiter les bas coûts salariaux est une stratégie de court terme et non de moyen/long terme an particulier dans le cadre de la mondialisation – globalisation.

2°) Il peut souffrire d’une réorientation vers des régions plus concurrentielles notamment en termes de qualification de la main-d’œuvre, c’est ce qui s’est passé depuis le milieu des années 1990.

 En effet, de nombreux travaux ont montré qu’il existe deux effets concernant le TPP entre les pays du Maghreb et les pays de l’Est. Un effet de substitution et un effet d’éviction. Si les conséquences de l’effet de substitution ne sont pas trop graves dans la mesure où dans un contexte de croissance des activités de TPP, une région bénéficie relativement moins que l’autre de cette croissance (les deux régions en bénéficient mais inégalement) dans le cas de l’existence d’un effet d’éviction, cela signifie qu’on assiste progressivement à une (dé)délocalisation des activités de production déjà délocalisées vers les pays du Maghreb.

Ce que montre W.Andreff pour le cas de la France (d’autres travaux concernant l’Allemagne ou l’Angleterre aboutissent aux mêmes résultats) c’est que les effets d’éviction commencent à l’emporter sur les effets de substitution notamment dans le domaine du textile – habillement.  

L’existence de ces effets d’éviction hypothèque les effets « potentiellement favorables » de la constitution de la zone de libre-échange  surtout si l’on prend en considération l’adhésion des pays de l’Est à l’Union européenne. De nouveau, le caractère asymétrique des rapports Europe –Maghreb se manifeste. Comme s’était le cas auparavant pour les produits agricoles, une modification dans la composition de l’UE a des implications semblables sur les produits industriels.

 Etant donné, les obstacles politiques à la construction de l’UMA, et la faible intégration des économies maghrébines, les relations de coopération – intégration entre le Maghreb et l’Europe risquent de s’enliser dans les perspectives du processus impulsé à Barcelone.

C’est dans ce sens qu’on ne peut pas parler au sujet de ces relations d’un modèle de coopération ou d’intégration.  Pourtant, la situation des économies maghrébines exige aujourd’hui l’audace de réfléchir sur les fondements d’un modèle de ce type dont les fondements ne se situeraient ni exclusivement au niveau public, ni  seulement au niveau du marché, mais prendraient en considération des niveaux intermédiaires impliquant à la fois les institutions intermédiaires et les sociétés civiles.

A SAVOIR

Unissant leur destin sur le continent, les Etats fondateurs de la communauté européenne signe, dès 1963 à Yaoundé, avec les anciennes colonies françaises une convention garantissant à celles-ci certains avantages commerciaux et une aide financière. La convention de Lomé qui a fait suite à celle de Yaoundé, s’applique aujourd’hui à 70 pays d’Afrique, des caraïbes et du pacifique. Elle fait de l’Union européenne source d’aide publique au développement. La coopération s »est étendue également, sous d’autres formes, à la plupart des pays d’Asie et d’Amérique Latine.

Le 28 novembre 1995, les 15 pays de l’Union européenne et 12 pays riverains du sud de la Méditerranée établissent un partenariat devant conduire à la création d’une zone de libre-échange, assortie d’accords de coopération dans le domaine social, culturel et humain.